
Le Rire et le couteau ce dimanche 17 août à 17h30
Ce dimanche 17 août à 17h30 – en séance accompagnée – nous projetterons en VOST Le Rire et le couteau de Pedro Pinho. Le film a été présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2025 où il a reçu le prix d’interprétation féminine pour l’actrice Cleo Diára.
Le cinéaste portugais nous avait déjà habitué à des durée fleuves avec son Usine de rien en 2017. Jamais gratuites, ces durées favorisent l’immersion et les processus d’identification aux personnages. Notamment ici dans Le Rire et le couteau par ce que l’on pourrait appeler une qualité documentaire qui transparait au travers des images tournées au plus près de la vie des personnes qui ont inspiré les protagonistes. La porosité entre fiction et documentaire provoque chez nous, spectateur-trice, un sentiment de langueur et d’exploration d’un milieu envoûtant et complexe. Une aventure cinématographique au-delà des étiquettes de genres (d’identités, de sexualités ou narratifs…) et des schémas post-coloniaux. Un film comme une œuvre toute en fluidité au sein de laquelle on peut se lover.

-Contextes:
« Le film est une coproduction entre le Portugal, la France, la Roumanie et le Brésil. Ce choix reflète la volonté du réalisateur Pedro Pinho de brouiller les frontières nationales dans un récit sur les tensions néocoloniales. La diversité des financements (Banque mondiale fictive, consortiums brésilien et chinois dans le film) est aussi un clin d’œil à cette réalité mondialisée. Cela a impliqué une logistique complexe sur plusieurs continents, y compris des tournages en Afrique de l’Ouest. Chaque équipe locale a été impliquée de manière collaborative dans la création du film, y compris dans l’écriture ».
« Pedro Pinho a ainsi coécrit le scénario avec neuf autres collaborateurs, dont Miguel Seabra Lopes et Marta Lança. Cette écriture collective renforce la dimension polyphonique du film, qui donne voix à des perspectives très différentes. Les échanges entre les auteurs visaient à rendre chaque personnage complexe, loin des stéréotypes. Le résultat est un récit éclaté, presque choral, qui évolue en dehors des structures narratives classiques. La démarche reflète une volonté politique : décentrer la narration et la redistribuer entre plusieurs regards ».

-Synopsis:
Sergio voyage dans une métropole d’Afrique de l’Ouest pour travailler comme ingénieur environnemental sur la construction d’une route entre le désert et la forêt. Il se lie à deux habitants de la ville, Diara et Gui, dans une relation intime mais déséquilibrée. Il apprend bientôt qu’un ingénieur italien, affecté à la même mission que lui quelques mois auparavant, a mystérieusement disparu.
-Le film sera accompagné par Erwan Floch’lay de la revue d’entretiens autour du cinéma, Répliques.